De nos jours, selon ses compétences propres, le tapissier est soit "vilier", "garnisseur", "coupeur" ou encore "litier" etc. mais on le trouve plus communément pluridisciplinaire sous le vocable de "tapissier décorateur" ou "tapissier d'ameublement". Question d'époque certainement, d'exigence économique ou comme dans mon cas par passion, chaque tapissier assume plusieurs des spécialités sus-mentionnées. Au delà de la seule réalisation de l'ouvrage, dont le savoir faire s'acquiert dans une formation solide et une expérience riche, le tapissier doit être capable de conseiller et être doté d'un goût assuré. Il doit donc posséder de sérieuses connaissances techniques, théoriques et artistiques. De part la pluralités des travaux qu'il peut-être amené à réaliser, afin de trouver le procédé adéquat à chaque cas particulier, à votre cas, il doit posséder les qualités tant d'habileté que d'ingéniosité.
Au moyen âge le corps de marchand tapissier désignait plusieurs métiers ayant trait aux réalisations textiles et à la décoration. Les premiers règlements régissants les corporations de tapissiers datent de la fin du XIIIème siècle. Selon leur spécialité les tapissiers étaient alors nommés "Tapissiers de haute lisse" (fabriquant d'étoffe, tentures murales..), "Tapissiers Sarrasinois" (fabriquant de pièces épaisses de style oriental), "Tapissiers rentrayeurs" (restaurateur de tapis et tapisseries), "Tapissiers nostrez" (pièces et couvertures de laine courte et fourrures rases), "Tapissiers coustiers" (fabriquant de coutils et coussins), "Tapissiers contrepointiers" (marchand de meubles, tapisseries, sièges...), "Tapissiers courtepointiers" (fabriquant de tentes, meubles en coutil, couvertures piquées...).
De corporations d'abord distinctes, ces métiers se sont progressivement réunis pour ne former qu'une seule corporation au milieu du XVII ème qui disparaitra définitivement en 1789.